Retrouvez ici un Compte rendu, des Photos, des Vidéos et un retour sur les Balades Solidaires.
Ci-dessous, le programme complet de la conférence LMC France 2016, à l'occasion de la 6ème Journée Mondiale de la LMC.
Cliquez sur les images pour agrandir !
Un moment unique pour rencontrer d'éminents experts, des spécialistes de la LMC, des partages entre patients et proches !
Avec le soutien institutionnel de BMS, Incyte (Ariad), Novartis et Pfizer.
Dans le cadre de la 6e Journée Mondiale de la leucémie myéloïde chronique (JM LMC), l'association de patients LMC France organise une grande conférence autour de cette maladie à Gémenos, près de Marseille, le 24 septembre 2016.
A cette occasion, patients, proches de patients et médecins experts de la LMC échangeront sur de nombreux sujets concernant les patients, les traitements, les effets indésirables, l'observance, les nouvelles thérapies, l'avenir ...
Accueil à partir de 9 H
le samedi 24 Septembre 2016
Adresse :
Le Domaine Du Gem
Route nationale 8
13420 Gémenos
Patients, proches, professionnels de santé, grand public, inscrivez vous !
Déjeuner offert aux inscrits à la conférence : places limitées !
Seront présents d'éminents spécialistes de la leucémie myéloïde chronique qui viendront de toute la France :
Seront également présents :
Introduction de la journée par Mina Daban (Présidente LMC France), Norbert Nabet (Directeur Général Adjoint de l’Agence Régionale de Santé PACA) et Aurélie Philippe
(Déléguée régionale Adjointe INSERM)
Mina nous a fait, comme à son habitude, un accueil chaleureux. Elle a présenté à tous les participants le programme de la journée et a remercié l’assistance de sa présence pour cet
événement annuel important dans la vie de l’association.
Norbert Nabet a rappelé l’ampleur du travail accompli par LMC France et a renouvelé la volonté de l’ARS PACA de maintenir son soutien aux actions futures de l’association.
Aurélie Philippe a rappelé que l’INSERM soutien l’association LMC France depuis la toute première journée mondiale il y a 5 ans. Elle a également rappelé l’investissement des chercheurs de
l’INSERM dans le combat contre la LMC puis nous a fait part des projets de l’INSERM en cours et à venir.
Nom du projet :
" Rôle de la voie BMP dans la résistance aux traitements de la Leucémie Myéloïde Chronique des cellules leucémiques et dans les cellules stromales."
Équipe médicale :
Professeur Mauricette Michallet
Docteur Stéphanie Gobert
Docteur Véronique Maguer-Satta
Docteur Franck Nicolini
C’est un important projet pour pouvoir comprendre les mécanismes affectant la résistance au traitement de LMC et pour pouvoir agir par la suite avec de nouveaux traitements.
Mina Daban (Présidente LMC France) :
Le livre blanc de la LMC, 3 ans après
Mina a témoigné de son histoire, de la brutalité de l’annonce du diagnostic de LMC en 2003, des informations alarmistes trouvées sur internet, des effets secondaires très lourds du 1er ITK qui
l’ont maintenue alitée pendant 6 ans, jusqu’à l’émergence d’un nouvel ITK qui lui redonne un avenir. Pendant toutes ces années elle a muri son projet. Elle crée alors l’association LMC France et
la dote d’un conseil scientifique solide pour combler le vide auquel sont confrontés les patients.
S’en suivent de nombreuses actions : l’ouverture d’un site internet, la création de la journée mondiale de la LMC le 22/9 en référence aux chromosomes impliqués dans la LMC et la création de
nombreux outils d’information et d’éducation. La parution du livre blanc des 1er Etats Généraux il y a 3 ans donne enfin la paroles aux patients et à leurs proches. Il offre également une tribune
aux experts de la LMC et propose 16 mesures visant à améliorer la prise en charge et la vie des patients. Ce livre blanc a été très largement diffusé après des patients, des autorités de
santé et des pouvoirs publics et a connu un accueil chaleureux. LMC France fut même invitée à le présenter au Président de la République et à son conseiller à la santé en prélude à l’annonce du
nouveau plan cancer. Le Livre Blanc des 1ers Etats Généraux de la LMC fut récompensée de 2 awards à Belgrade en mai 2014 et à Barcelone en 2015 !
Trois ans après, LMC France profite de cette journée mondiale pour faire un état des lieux. Durant ces trois années, l’association a recueilli la parole des patients et observé l’évolution de
leur prise en charge à travers la France. Elle a crée un forum sur son site internet pour faciliter les échanges et les réflexions et a réalisé une enquête nationale pour compléter la
démarche.
Tout ceci a abouti à la parution du livre blanc des 2nd Etats généraux qui s’est enrichi de nouvelles propositions afin de toujours mieux soutenir et améliorer la qualité de la prise en charge
des patients et de leur famille.
En résumé, cette enquête révèle, que la perception de la LMC s’améliore peu à peu, que les patients sont toujours satisfaits du corps médical et des informations qu’ils reçoivent du corps
médicale mais reprochent toutefois un manque de temps et d’écoute lors des consultations. Certains établissements ont d’ailleurs déjà mis en place un service d’infirmières coordinatrices ou
proposent de l’éducation thérapeutique afin de remédier à ce manque. Concernant la prise en charge thérapeutique, l’enquête montre que les patients sont toujours satisfaits de leur suivi par
l’hématologue mais le taux de satisfaction est en baisse lorsqu’il s’agit des informations reçues sur les essais thérapeutiques, les traitements et les modalités d’arrêt du traitement.
L’enquête confirme le rôle prépondérant du conjoint dans l’aide psychologique apportée au patient et trois quarts des personnes ayant répondu estiment que le conjoint ne reçoit pas l’aide qu’il
mérite.
Enfin, elle révèle l’insatisfaction des patients vis à vis de la gestion des effets indésirables liés aux traitements, des mesures d’accompagnement à l’emploi et de l’accession à
l’assurance et à l’emprunt. Elle met en lumière l’ignorance des patients et des proches sur l’éducation thérapeutique et montre que 91% des patients seraient intéressés par du e-learning.
Vous pouvez retrouver le détail des résultats de cette enquête dans le livre blanc des 2nd Etats Généraux sur le site internet de l’association LMC France.
Et pour finir, Mina, qui a récemment obtenu le diplôme universitaire de conception de dispositifs de e-learning, nous a présenté la vidéo de lancement du très prochain site de e-université de LMC
France. Projet qui a d’ailleurs reçu les félicitations du jury de l’université de Rouen !
Quiz « La LMC, l’essentiel » concocté par LMC France.
A la fois très instructif et plein d’humour, il nous a permis de voir ou revoir des fondamentaux sur la LMC, ses traitements, l’observance…
Cet outil a permis d’apprendre ou de consolider les connaissances sur la LMC de façon ludique et interactive.
L’assistance devait donner ses réponses à l’aide de cartons de couleurs.
Un collège d’experts (composé des docteurs Charbonnier, Mozziconacci, Hoarau et de Yolande Arnault, psychologue clinicienne) a apporté les compléments d’information, son éclairage en fonction des
questions abordées.
Dr. Charbonnier, hématologue et Présidente du conseil scientifique LMC France
Dernières recherches en LMC : éradication des cellules souches de la LMC.
Le Docteur Aude Charbonnier a tout d’abord rappelé que les cellules souches situées dans la moelle osseuse, sont des cellules pluripotentes, c’est à dire capables de se différencier pour
former toutes les cellules présentent dans notre sang ou cellules filles. Ces cellules souches vivent au ralenti, elles se renouvellent à l’identique et meurent soit de façon programmée (on
appelle cela l’apoptose), soit en s’auto consumant (ou autophagie). Dans la LMC, certaines cellules souches sont porteuses de l’anomalie chromosomique, t(9;22) ou chromosome de
Philadelphie, qui caractérise la LMC, et dont résulte la protéine « anormale » (ou plutôt "oncogénique") BCR-ABL responsable de la maladie. Elles vont, lors de la différentiation, transmettre
cette anomalie chromosomique aux cellules filles et représentent donc un " stock " de cellules leucémiques. Mais contrairement aux cellules filles, les cellules souches sont difficiles à
éradiquer avec les ITK notamment, car elles produisent très peu de BCR-ABL, cible des ITKs.
La sensibilité des techniques actuelles de suivi de la maladie ne peut garantir l’absence de cellules souches leucémiques chez un patient présentant une absence de détection de la maladie par la
technique de PCR (réponse anciennement appelée "réponse moléculaire complète"). Des cellules souches leucémiques sont vraisemblablement toujours présentent dans la moelle osseuse d’une majorité
des patients, si ce n’est de tous.
Les études d’arrêt de traitement chez des patients en réponse moléculaire complète (ex. étude STIM) montrent d’ailleurs que la moitié des patients rechutent en perdant leur réponse moléculaire majeure, et doivent reprendre le traitement par ITK. L’’autre moitié des patients va pouvoir arrêter (définitivement ?) le traitement, même si certains d’entre eux ont régulièrement une PCR faiblement positive. Chez tous ces patients pour qui l’on peut maintenir un arrêt de traitement, l’absence de cellules souches malades est donc peu probable et le système immunitaire ainsi que le microenvironnement de la moelle osseuse seraient responsables du maintien en "dormance" des cellules souches leucémiques restantes.
Permettre aux patients d’obtenir une meilleure réponse aux ITK et éviter la rechute lors des arrêts de traitement passe par l’éradication des cellules souches leucémiques. Les dernières recherches s’orientent vers différents modes de traitements qui ont pour objectif de tuer les cellules souches malades, sans pour autant affecter les cellules souches normales :
Le Docteur Aude Charbonnier a toutefois rappelé qu’avant tout, l’observance au traitement restait primordiale dans le combat contre la LMC.
Pr. Joëlle Micallef (Directrice du Centre Régional de Pharmacovigilance et d’Information sur le Médicament, Service de Pharmacologie Clinique & Pharmacovigilance)
Le médicament dans la vraie vie : création, AMM, effets secondaires, générique
Joëlle Micallef nous a tout d’abord rappelé la façon dont émerge un nouveau médicament. Il s’agit d’un processus long (10 ans environ) et laborieux qui passe d’abord par des phases de recherche
et de test en laboratoire afin de parvenir à sélectionner des « molécules candidates » qui seront évaluées chez l’homme dans le cadre d’essais cliniques. A l’issue des essais cliniques, il
revient à l’agence d’évaluation du médicament (en cas d’enregistrement uniquement en France c’est l’ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, en cas
d’enregistrement en Europe, c’est l’EMA : European Medicines Agency) de définir si le « candidat médicament » répond à 3 exigences indispensables : la qualité, la sécurité et l’efficacité.
C’est sur cette base que cette instance réglementaire évalue le rapport entre le bénéfice apporté par le traitement et les risques associés à sa prise, et décide si la balance bénéfice-risque permet au « candidat médicament » de lui conférer son statut de médicament en lui attribuant l’Autorisation de Mise sur le Marché ou AMM.
On estime que sur 10 000 molécules envisagées au départ, seules 10 seront testées sur l’homme dans le cadre d’essais cliniques et une seule obtiendra l’AMM. Un médicament est né, il sera
caractérisé par son RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit (disponible sur le site http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr).
Il est important de préciser que l’AMM est toujours donnée pour une indication précise et l’utilisation du médicament dans une autre indication nécessitera la réalisation de nouveaux essais
cliniques permettant de vérifier sa balance bénéfice-risque dans cette nouvelle indication. De plus, quelle que soit la qualité des études ayant précédé la mise sur le marché d’un nouveau
médicament, celles-ci ne permettent pas d’établir avec certitude sa sécurité d’emploi dans la vraie vie. Les essais cliniques présentent en effet certaines limites :
Or, une fois l’AMM obtenue, la prescription va porter sur tout type de patient et le traitement pourra être pris au long cours, c’est le cas dans la LMC. Les essais cliniques sont toujours menés
avec une surveillance rigoureuse des patients participants et, une fois l’AMM obtenue, il apparaît primordiale que cette surveillance puisse se poursuive.
C’est le rôle de la Pharmacovigilance qui a pour objet la surveillance du risque d’effet indésirable résultant de l’utilisation des médicaments et produit à usage humain (mentionné à l'article L.
5121-1 du code de la santé publique). En réévaluant en permanence le rapport bénéfice/risque du médicament, elle rend ainsi son utilisation la plus sure possible pour les patients et pour
les professionnels de santé.
Les acteurs de la pharmacovigilance sont : les professionnels de santé, les agences d’évaluation des médicaments, les centres régionaux de pharmacovigilance, les laboratoires pharmaceutiques mais
aussi les associations de patients agréées et les patients eux mêmes.
En effet, si les médecins, pharmaciens, chirurgiens dentistes et sages femmes ont l’obligation de déclarer les effets indésirables susceptibles d’être dûs à un médicament ou à un produit à usage humain au centre régional de pharmacovigilance de leur région, un décret de 2011 (décret n°2011-655 du 10 juin 2011) permet maintenant aux associations de patients et aux patients de signaler directement les effets indésirables des médicaments et produit à usage humain via le site de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produit de santé, http://ansm.sante.fr/) dans la rubrique « déclarer un effet indésirable »).
L’ensemble des données de pharmacovigilance collectées par les différents Centres de Pharmacovigilance Régionaux sont mutualisées, de façon totalement anonyme (pas d’identification du patient et
du professionnel de santé) dans une base de données Nationale de l’ANSM, puis rejoignent une base de données mondiale de l’OMS.
A noter, la démarche de l’Institut Paoli Calmette en collaboration avec le Centre Régional de Pharmacovigilance de Marseille qui a choisi de former des bénévoles à la déclaration des effets
indésirables afin qu’ils puissent, à leur tour, accompagner des patients dans cette démarche.
Puis vient le temps du Médicament Générique. Ce dernier émerge à l’expiration du brevet qui protège le médicament princeps, (généralement 20 à 25 ans après la découverte de la molécule). Le Pr.
Micallef a insisté sur le fait que le médicament générique est « un vrai médicament », la molécule qui le constitue est absolument identique à celle du médicament princeps. Les différences
peuvent concerner la forme pharmaceutique, les excipients, la présentation, mais il doit présenter une efficacité et une sécurité équivalentes à celles du médicament de référence. Il doit avoir
subi des études de " bioéquivalence ", c’est à dire avoir montré que ses vitesses d’absorption par l’organisme ainsi que les quantités absorbées ne sont pas significativement différentes de
celles du médicament de référence. Ainsi, seuls les génériques répondant à ces exigences obtiendront, de la part de l’ANSM, une autorisation de mise sur le marché. Et comme tout médicament,
il fera l’objet d’une surveillance permanente dans le cadre de la pharmacovigilance tout au long de sa vie.
Dr Laurent Chiche (Médecine Interne, Hôpital Européen, Marseille)
Les essais cliniques dans la vraie vie :
Les essais cliniques réalisés en France représentent 10% des essais cliniques internationaux mais la France montre depuis 10 ans un recul dans son taux de participation. Plusieurs mesures ont été
mises en œuvre par le Ministère de la Santé afin d’améliorer l’attractivité de la France auprès des laboratoires pharmaceutiques et de pouvoir ainsi donner aux patients les meilleures chances
possibles d’accéder aux innovations thérapeutiques. La France reste cela dit très bien positionnée dans sa participation aux essais menés dans les domaines du cancer, de l’infectiologie et des
maladies rares.
Pour pouvoir être mené en France, un essai clinique doit avoir été autorisé par l’Agence Nationale du Médicament et des produits de santé (ANSM) et avoir obtenu un avis favorable d’un Comité de Protection des Personnes (CPP).
Les essais cliniques se déroulent généralement en trois phases au cours desquelles sont respectivement évalués la toxicité, l’efficacité/détermination de la dose optimale et enfin le rapport
entre l’efficacité et la tolérance. C’est à l’issue de ces trois phases que les Agences du médicament décident ou non de la mise sur le marché du médicament.
Une quatrième phase est alors généralement menée afin de suivre la tolérance du produit dans la vraie vie et sur le long terme. La première phase visant à évaluer la toxicité est le plus souvent réalisée sur des volontaires sains. Les troisième et quatrième phases, qui visent à évaluer et préciser le rapport efficacité/tolérance, nécessitent l’inclusion d’un très grand nombre de patients et doivent la plupart du temps être menées à l’échelle internationale afin de "mutualiser" les patients. C’est tout particulièrement vrai pour les maladies rares, telles que la LMC, qui présentent un taux de prévalence faible.
Une étude conduite par la communauté en ligne Carenity (carenity.com) auprès de 2270 patients atteints de maladies chroniques montre que plus de 40 % des patients ne savent pas ce qu’est un essai
clinique, moins de 1 patient sur 4 sait s’il y a un essai en cours dans leur pathologie et près de 90% ne savent pas comment on y participe. Pourtant, cette enquête révèle que les patients sont
globalement plutôt favorables à la participation à un essai clinique et près de 90 % des patients ayant déjà participé seraient prêts à recommencer.
Alors comment mieux accéder aux informations ? Y a-t-il des essais cliniques dans ma pathologie, quel intérêt ai-je à participer, comment participer et où se déroule l’essai (souvent les patients
se sentent exclus du fait de leur lieu de résidence)? Il y a vraisemblablement encore beaucoup à améliorer mais voici quelques éléments de réponse :
Des informations peuvent être obtenues auprès des médecins, de l’ANSM ou des laboratoires pharmaceutiques. Il existe également des formations qui expliquent ce que sont les essais cliniques et
comment on peut y participer. Exemples : le documentaire- débat du 27 septembre à Marseille sur le thème « Explique-moi les essais cliniques », les informations diffusées sur le site internet du
LEEM sous la forme de petites vidéos http://www.leem.org/mediatheque/media_videos/570). Des registres sont également disponibles sur internet afin de rechercher les essais en cours dans sa
pathologie ainsi que les lieux où ils sont réalisés :
Tous les essais cliniques doivent être enregistrés dans l’un de ces registres. Ils contiennent les informations permettant à un patient ou à son médecin de connaître les critères de recrutement.
Ils rendent également publics les résultats, positifs ou négatifs, des essais cliniques, un an après la fin de l’essai.
Dr Hélène Hoarau, Anthropologue de la santé, CHU de Bordeaux
Qualité de vie et LMC : Vision patients/médecins
L’anthropologie est une science qui étudie l’autre. Il s’agit d’une démarche « holiste » qui étudie la personne dans toutes les connexions établies avec son environnement. Le Dr Hoarau a choisi
d’étudier les interactions qui s’opèrent dès l’annonce de la maladie en analysant les différents regards portés sur la maladie, celle des patients et celle des médecins.
Il est souvent demandé au patient d’évaluer sa « qualité de vie » par le biais d’auto-questionnaires. Mais cette notion est complexe et dépend de la perception qu’a un individu de sa place dans
l’existence, de sa capacité à gérer son bien être et à se satisfaire de la façon de gérer sa vie. Le simple fait d’avoir à évaluer sa « qualité de vie », revient à admettre que l’on quitte le
monde des « biens portants », que l’on change d’identité, que la maladie devient sa seule identité. Des témoignages ont été rapportés pour illustrer le ressenti des patients atteints de LMC face
à l’annonce du diagnostic, la survenue des effets secondaires liés au traitement, le ras le bol de l’observance thérapeutique, la nécessité de retrouver sa qualité de vie en intégrant
tous ces nouveaux éléments à son quotidien. Les moyens de retrouver « sa » qualité de vie son propre à chacun. Se sentir bien avec une LMC peut ainsi passer par le changement de ses habitudes de
vie, par l’utilisation de soins de support ou de médecines complémentaires, par l’éducation thérapeutique, par le développement de nouveaux modes de contact et d’apprentissage tel que
l’internet-santé, et bien sûr par ses proches.
Docteur Agnès Guerci-Bresler, service d'hématologie, CHU Brabois, Nancy
La LMC et le désir d’enfant :
L’avènement des ITKs a radicalement transformé le pronostic et la qualité de vie des patients atteints de LMC. Leur espérance de vie est maintenant quasi identique au reste de la population. Le
désir de parentalité est donc tout naturellement revenu à l’ordre du jour pour les patients jeunes traités pour une LMC.
Pour autant, le désir d’enfant ne doit pas occulter les risques associés à la maladie pour les parents et les risques associés aux ITKs pour l’enfant à venir. Dans l’idéal, le projet de grossesse
doit être discuté avec les médecins le plus tôt possible, au début de la prise en charge afin que les décisions les mieux adaptées soient prises.
Le Dr Guerci-Bresler a présenté les résultats issus de différentes recherches, ainsi qu’une synthèse des observations publiées dans la littérature sur des enfants nés de parents traités par ITKs.
Elle a également présenté les préconisations des groupes d’experts.
Chez l’homme sous ITK, on relève quelques cas d’oligospermie (faible taux de spermatozoïdes dans le sperme) ainsi que des anomalies hormonales, avec un faible taux de testostérone et un taux de
progestérone élevé, entrainant une gynécomastie, mais les données sur la procréation sont plutôt rassurantes. Avec le recul dont on dispose aujourd’hui, les enfants nés d’un père traité par ITK
vont globalement très bien. A noter toutefois que chez l’homme jeune, la conservation du sperme pourra être conseillée dans certains cas au moment de la prise en charge.
Chez la femme, les ITKs n’entrainent pas d’infertilité mais peuvent entrainer des fausses couches et surtout être responsables de malformations fœtales très graves. Il y a théoriquement une
contre-indication absolue à mener une grossesse pour une patiente traitée par ITK. Une contraception est donc fortement préconisée chez la femme jeune en âge de procréer. Inversement, la
prise d’ITKs est contre indiquée pendant une grossesse et est proscrite pendant l’allaitement. Ils ne doivent donc être utilisés pendant une grossesse qu’en cas de nécessité absolue et après une
information précise du risque potentiel pour l’enfant.
En pratique, quelles sont les préconisations ?
Dr. Charbonnier, hématologue et Présidente du conseil scientifique LMC France
Les effets secondaires : leur gestion au quotidien.
La définition des effets secondaires (appelés aussi effets indésirables) a été rappelée : " les effets secondaires sont des effets non voulus des médicaments se produisant aux posologies
normalement utilisées chez l’homme ".
Ainsi, tout médicament peut présenter des effets secondaires, et c’est la balance entre les bénéfices apportés par le médicament et les inconvénients (ou risques) associés qui doit être
prise en compte pour décider de la poursuite du traitement.
En règle générale, les effets secondaires ne sont pas automatiques, ils peuvent varier en fonction des individus, mais aussi des traitements et des maladies associées.
Cinq ITKs sont actuellement disponibles pour le traitement de la LMC. On note la présence d’effets secondaires communs à ces 5 molécules :
- Les effets hématologiques surtout notés en début de traitement :
- L’Asthénie (ou fatigue) qui souvent diminue avec le temps. Plus importante sous Glivec
- Les maux de tête
- Les problèmes cutanés (prurit, sécheresse, éruption)
- L’hypophosphorémie (baisse du phosphate dans le sang) qui nécessite un traitement de substitution.
Individuellement, chacun des cinq ITKs présente également des effets secondaires spécifiques :
- L’Imatinib - (doit être pris au milieu des repas)
- Le Nilotinib – (doit être pris à jeun et à distance des repas)
- Le Dasatinib
- Le Bosutinib
- Le Ponatinib
La conférence s'achève par la remise des Trophées LMC France qui récompensent des patients ou proches de patients qui ont entrepris des actions remarquables.
Ont été distingués cette année : Bernadette Marchand, Relais LMC France, pour son investissement permanent auprès des patients, Michèle et Pascal Raynaud pour le concert réalisé avec le centre socio-culturel M.L. Davin, le Docteur Marie Joëlle Mozziconacci, pour son soutien sans faille.
Remerciements C. Mazza
Ci-dessus : la remise des Trophées LMC France 2016 - Avec de gauche à droite et de et de bas en haut : Bernadette Marchand, Docteur Mozziconacci, Mina Daban, Docteur Charbonnier, Michèle et Pascal Raynaud, Joseph Galluzo, Myriam Rebreyend, Nicole Garcin, Catherine Mazza, Fati Chaib-Eddour, Docteur Hoarau et Docteur Guerci-Bresler.
Découvrez les photos de la conférence LMC France qui s'est tenue à l'occasion de la Journée Mondiale de la Leucémie Myéloïde Chronique de Septembre 2016 !
Un grand merci encore à tous nos experts, bénévoles et au public venus de toute la France, de Belgique, de Suisse, du Canada et de Madagascar pour cet évènement LMC France.
Nos remerciements à nos partenaires : APHM, ARS (Agence Régionale de Santé), INSERM, IPC, ONPACA.
Soutien institutionnel: BMS, Incyte, Novartis, Pfizer.
Découvrez les différentes interventions en vidéos de la conférence LMC France qui s'est tenue à l'occasion de la Journée Mondiale de la Leucémie Myéloïde Chronique de Septembre 2016 !
Un grand merci encore à tous nos experts, bénévoles et au public venus souvent de très loin pour cet évènement LMC France.
Vous pouvez vivre ou revivre cette conférence en visionnant les interventions des différents orateurs de cette belle journée ci-dessous :
Visionnez les vidéos en plein écran en cliquant sur le rectangle en bas à droite ;)
Découvrez les photos de la journée de balades solidaires dans les Bouches du Rhône, à Gémenos en partenariat avec la Fondation Groupama pour la Santé, au profit de l'association de patients et de proches de patients LMC France.
Cette journée événement a permis de récolter la somme de 4610 euros qui permettront de soutenir la recherche contre la leucémie myéloïde chronique.
Cette journée de balades solidaires s'est déroulée dans le cadre de la Journée Mondiale de la Leucémie Myéloïde Chronique de Septembre 2016 !
Un grand merci à la fondation Groupama pour la Santé, à la ville de Gémenos, aux associations Gem Tri Athlé et Escapado de Gémo, aux bénévoles et au public venus nombreux pour soutenir cette initiative solidaire.
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